La bataille de l'Isandhlwana
En 1806, les Hollandais cèdent leur colonie du Cap à la Grande-Bretagne. Sous la pression des Britanniques, les colons hollandais -Afrikaners ou Boers - commencent le grand "Trek" vers le nord en 1834. Leur colonisation de ce nouvel espace s'accompagne de conflits avec les populations indigènes. En 1838, les Boers battent les Zoulous lors de la bataille de Blood River et fonde la République du Natal. Les Hollandais proclament deux autres Républiques : Transvall (1842) et Etat libre d'Orange (1854). Dès 1843, les Anglais annexent la république du Natal.
L'Afrique du sud est au centre d'un jeu complexe d'antagonismes entre Anglais, Boers et Zoulous. Les intérêts économiques et les découvertes de gisements miniers nourrissent l'impérialisme britannique. Leurs vues sur les territoires voisins sont de plus en plus grandes.
Situation en Afrique australe au 19ème siècle
Le Royaume Zoulou
Le Royaume Zoulou est fondé en 1816 par Chaka (ou Shaka). Il fait de son royaume un puissant état de 30 000 km2. Le succès zoulou est expliqué par les réformes militaires imposées par Chaka. Il perfectionne à la fois les armes et les tactiques de l'armée, appelée l'Impi. D'abord, il remplace les longs javelots par de courtes sagaies nommée Iklwa. Cette arme donne aux Zoulous un avantage au corps à corps. Il impose à ses guerriers un bouclier plus haut améliorant la protection de son porteur.
Mais c'est surtout l'adoption de la tactique de la "Corne de vache" qui fait la gloire de Chaka et des Zoulous. Cette tactique consiste à organiser l'impi en trois ailes. Les deux ailes latérales plus rapides enveloppent les flancs de l'adversaire. L'aile centrale, plus puissante et composée de vétérans, attaque de front. Cette tactique permet aux zoulous de prendre d'assaut l'ennemi, de l'encercler avant de l'écraser par un choc frontal.
La société zouloue est fortement militarisée. De nouveaux régiments sont formées tous les deux à cinq ans en incorporant tous les jeunes hommes de 14 ou 15 ans. Chaque régiment est établi dans un kraal (village) militaire. Les Zoulous ne peuvent se marier sans l'autorisation du roi. Généralement, l'autorisation n'est pas accordée avant l'âge de 40 ans. Ainsi, toute l'énergie des jeunes zoulous est mise au service du roi.
Depuis 1872, les Zoulous sont gouvernés par Cetshwayo. A la veille du conflit l'opposant à la Grande-Bretagne, son armée est estimée à 40 000 guerriers
Tactique de la corne de vache:
1°: l'adversaire
2°: les ailes latérales enveloppent et encerclent l'ennemis
3°: le centre enfonce l'ennemi
4°: réverve
Cetshwayo, roi des zoulous (1873-1879)
Casus Belli
La découverte de diamants dans la région attise les convoitises britanniques. De plus, le Royaume Zoulou constitue à leur yeux une entrave à l'industrialisation de l'Afrique du sud. Pour réussir. ils doivent disposer d'une main-d'oeuvre indigène abondante. Hors il n'est pas possible de l'obtenir d'un royaume indépendant comme le Zoulouland. Le démantèlement du royaume s'impose pour assurer la circulation de la main-d'oeuvre. Enfin, les britanniques développent l'idée d'une "destruction préventive" du zoulouland comme un gage de sécurité dans la région.
Les administrateurs anglais élaborent un plan d'invasion. Il ne manque plus q'un prétexte.Il est trouvé dans une série d'incidents frontaliers. Citons-en deux. Le premier survient le 28 juillet 1878. Les fils du chef Sihayo, un notable zoulou, entrent dans la colonie du Natal et enlèvent deux femmes pour les exécuter. Devant les protestations du gouverneur du Natal, Cetshwayo présente ses excuses pour cet acte et propose 50 livres comme dédommagement. Le deuxième incident se déroule quand deux bancs égarés en territoire zoulou sont maltraités par des guerriers. Le haut-commissaire anglais, Bartle Frere, s'empare de l'évènement et l'exagère les faits.
Utilisant ces différents prétextes, les Britanniques envoient un ultimatum à Cestshwayo le 11 décembre 1878. Les termes de celui-ci réclament notamment la dissolution de l'armée. Cette ultimatum est inaceptable pour la société zouloue. L'armée y est le véritable ciment de la Nation. Le délai de 30 jours expire le 11 janvier 1879 : l'invasion du Zoulouland débute...